- Naissance d’une entreprise
Le texte qui suit est la reprise d’une plaquette datant de juin 1984.
« Née entre les deux guerres mondiales, « l’électronique» devait connaître un développement accéléré, tant ses applications sont nombreuses et variées.
En 1946, constatant que son évolution était liée au développement d’une instrumentation de mesure de plus en plus performante et sophistiquée, Jean Royer et Roger Charbonnier, jeunes ingénieurs d’étude de la Compagnie THOMSON, société française de dimension et de réputation internationales, fondaient leur propre entreprise.
Ainsi naquit «ROCHAR» qui devait devenir entre 1950 et 1962 le spécialiste européen des fréquencemètres et voltmètre numériques.
La notoriété de ROCHAR et son développement rapide ont conduit ses créateurs à se rapprocher d’un groupe international puissant, rapprochement qui s’est traduit fin 1965 par une cession totale.
Jean Royer et Roger Charbonnier ont alors fondé ADRET ELECTRONIQUE pour l’étude, la fabrication et la distribution d’appareils de mesure programmables basés sur des principes originaux et conçus pour le marché international.
Cette orientation de l’entreprise et la qualité de ses produits l’ont conduite, dès sa création, à exporter dans tous les grands pays industriels une part importante de sa production.»
Les fondateurs
Jean Royer et Roger Charbonnier
Michel Martin nous raconta que les fondateurs Jean Royer et Roger Charbonnier, que l’ont voit ici, avaient en charge, du temps de leur passage à Thomson, la conception de tachymètres (compte tours) pour mesurer la vitesse de rotation des turbines des avions de l’armée. Ce travail leur donna plus tard l'idée de concevoir des fréquencemètres. Ils prirent leur distance vis à vis de Thomson et c'est ainsi que naquit la société ROCHAR (contraction de ROyer et CHARbonnier).Quelques brevets furent déposés au nom de la société ROCHAR. L'électronique de l'époque était une électronique à tubes. Après la vente de ROCHAR à Schlumberger, Jean Royer et Roger Charbonnier n'avaient plus le droit de fabriquer des fréquencemètres. Un contrat de non-concurrence les liait à Schmuberger. Ils eurent alors l'idée de fabriquer des générateurs de fréquences. Ils s'installèrent dans une petite structure à Paris et embauchèrent quelques personnes à contrat à durée indéterminée comme Michel Gérard. C'est là que naquit le 201. c’est en revenant d’un séjour de vacances des Adrets que les fondateurs eurent l’idée de baptiser leur société ADRET. Mais cela ne voulait rien dire. Et la justification vint plus tard…En effet, quelque temps après, ils s’étaient rendus compte que l’Atelier de Recherches Electronique de Trappes pour ADRET était bien choisi ! En effet, l’entreprise était située à Trappes dans les Yvelines.
M. Michel Martin
M. Michel Martin a été commercial pendant de nombreuses années chez ADRET Electronique.
« – Quand on allait travailler chez ADRET, c’était par passion !»
M. Jean Le Roy
...
M. Michel Gérard
M. Gérard Sauvage
Gérard Sauvage, qui avait une formation de physicien, fut embauché d’abord comme stagiaire de thèse chez ADRET en 1971 (avec une indemnité de stagiaire) puis comme thésard de 1972 à 1974 en contrat à durée déterminée. Le contrat de stagiaire permit à Gérard Sauvage de faire son D.E.A. (Diplôme d’Etude Approfondies, premier diplôme du troisième cycle universitaire) en un an. Les deux années de thèses de doctorat, doctorat soutenu en novembre 1974 suivirent ensuite. Le contrat d’embauche ne comportait pas de clauses de résultats à atteindre...
«- Il n’y avait pas d’objectifs à atteindre! Mon embauche était pour ADRET Electronique un «pur investissement intellectuel». C’est Jacques Rutman qui me recruta. Jacques Rutman, qui était un pur théoricien, terminait sa thèse à l’époque. Jacques Rutman resta deux ans chez ADRET seulement. ADRET Electronique était une petite structure de 150 à 200 personnes et ne pouvait se permettre de garder un pur théoricien mathématicien. La thèse de Jacques Rutman portait sur les problèmes de stabilisation de fréquence et de pureté spectrale. A l’époque de mon embauche, ADRET Electronique était déjà le spécialiste du synthétiseur de fréquences «classique». Les synthétiseurs de fréquence qu’ADRET fabriquait n’étaient pas des générateurs à cavité. Ces générateurs étaient basés sur d’autres techniques. Joël Rémy était le spécialiste de ces appareils. Les appareils de cette époque étaient des générateurs de fréquence dans un domaine plus basse fréquence que la RF (radiofréquence), disons jusqu’à la dizaine de MHz. Alors que le marché de la transmission s’étalait de la centaine de MHz jusqu’au GHz. Et ce marché était tenu par des générateurs classiques à cavité. Ceux-ci présentaient un bon rapport signal sur bruit loin de la porteuse. On ne savait pas encore faire mieux avec les techniques des synthétiseurs «moyennes fréquences» dans le domaine RF. C’est Roger Charbonnier qui eu l’idée d’explorer ce domaine avec d’autres techniques que les générateurs à cavité. Il s’était dit à l’époque qu’il faudrait peut-être embaucher des scientifiques pour étudier ces problèmes. ADRET fabriquait déjà des récepteurs étalon de fréquence, comme le 4101A. ADRET s’intéressait donc déjà aux problèmes liés à la stabilité de la porteuse et pas seulement aux problèmes liés au bruit des synthétiseurs. Il y avait dans le domaine industriel, à l’époque, une activité suffisante pour assurer un chiffre d’affaires rentables. Chemin faisant, Roger Charbonnier s’était dit que tous ces problèmes, études des synthétiseurs dans le domaine RF, stabilité de la porteuse à long terme, nécessitaient des études fondamentales, mathématiques. D’où l’embauche du théoricien Jacques Rutman puis la mienne six mois plus tard. Mais jamais, ADRET Electronique, n’avait eu l’idée, au départ, de fabriquer un synthétiseur d’un nouveau type. Jacques Rutman et loi-même avaient le même directeur de thèse, Jean Uebersfeld. Jean Uebersfeld était le patron de l’équipe universitaire de Besançon, toujours très active encore aujourd’hui en 2008, qui s’occupait de recherche sur les oscillateurs, du bruit dans les oscillateurs, tout ce qui touchait à ce domaine (quartz, horloges atomiques, …).»
Il faut préciser ici que Jean Uebersfeld n’était pas un professeur ordinaire si l’on peut dire. Il avait une intelligence qualifiée «hors du commun» par ses proches. A l’heure actuelle, Gérard Sauvage (qui a 59 ans) et son équipe d’Europtest travaillent toujours très activement avec l’université de Besançon. La thèse de Gérard Sauvage n’était pas uniquement théorique mais comportait des aspects expérimentaux très importants. Les études de Gérard Sauvage portaient, du point de vue expérimental, sur les mesures des pilotes à quartz, conception de pilotes à quartz, boucle de phase, bruits dans les composants, etc… et, du point de vue théorique, sur le calcul du bruit, l’origine du bruit dans les composants, en particulier dans les transistors. Il y avait donc les aspects théoriques puis applications pratiques dans les travaux de Gérard Sauvage. Ces travaux conduisirent aux notions de boucles de phase qui permirent la réalisation des générateurs RF à synthétiseurs de fréquences jusqu’à 1GHz ou plus avec des qualités spectrales qui étaient meilleures de 10 à 20 dB par rapport aux appareils de l’époque (dont la technologie était basée sur les générateurs à cavité). A l’époque, ADRET Electronique avait laissé échapper un marché très important pour l’armée de, disons, quelques 500 synthétiseurs. Celle-ci avait commandé les synthétiseurs chez Férisol qui fut repris plus tard par Tekelec. C’était, à l’époque, un générateur V/UHF à cavité, qui «montait» avec l’option doubleur jusqu’à 1,3 GHz. Le contrat avec l’armée put être entérinée par Férisol car celle-ci était technologiquement et politiquement bien placée. Il faut aussi préciser ici que le jeu des cooptations était très efficace à l’époque.
Quelques mois après, Gérard Sauvage présenta les résultats de ses travaux à ADRET :
«- Voilà, on est capable maintenant de faire un générateur synthétiseur aux caractéristiques au moins dix fois meilleures que tout ce qui existe !».
C’est alors que Joël Rémy, qui était le patron direct de Gérard Sauvage, et qui avait une vision globale d’un instrument, disons une vue d’ensemble de ce que pouvait être tout un produit (alimentation, modules divers), mit en place la réalisation du 7100. Une autre innovation fondamentale fut l’apport des microprocesseurs. Adret embaucha pour cela un ingénieur Supelec, Denis Bélière, spécialiste des microprocesseurs. Le microprocesseur fut donc introduit dans le 7100. C’était le Motorola 6802, un microprocesseur 8 bits. Avant l’arrivée de cet ingénieur, Adret ignorait tout des microprocesseurs. Ainsi, pour la réalisation du 7100, Adret avait donc, Denis Bélière, un spécialiste microprocesseur, Joël Rémy, avec sa vision globale d’un instrument de mesure, Gérard Sauvage, le spécialiste du bruit, boucles de phase, structures des synthèses. C’était donc une équipe relativement réduite. Et le 7100 «sorti» assez rapidement, un an après, en 1975. L’armée, qui avait été mise au courant, probablement par Jean Royer, fut séduite et décida de limiter les achats du Férisol en achetant pour moitié des commandes prévues, des 7100 (disons 250 appareils à l’époque, ce qui était énorme). Le 7100 était le premier appareil synthétiseur de fréquence à microprocesseur au monde. Adret Electronique resta sans concurrence pendant deux ans après la sortie du 7100.
«-Contrairement à ce que pouvait penser les observateurs extérieurs au projet du 7100, l’investissement total de ce projet resta modeste. D’une part en terme humain – modeste équipe – et d’autre part, en moyens matériels.»
Une des erreurs d’ADRET, d’après Gérard Sauvage, était de ne pas les avoir fait évoluer. Ceci dans le sens de proposer une gamme successive d’un même appareil, s’améliorant sans cesse. C’est ainsi qu’après la sortie du 7100, il y eu quelques petits conflits, ADRET ayant décidé de ne plus faire d’investissement de recherche pour cet appareil. Alors que d’après Gérard Sauvage, on venait juste de commencer à faire la première version d’un produit et qu’il fallait réfléchir et investir dans les versions suivantes.
Il faut préciser aussi que l’équipe du 7100 formait au sein d’ADRET un microcosme indépendant : c’était la première fois qu’une équipe concevait un produit à part entière sans que Roger Charbonnier y participa.
«- Roger Charbonnier était tellement fort qu’il était forcément totalement indépendant dans ses créations. Personne n’aurait pu suivre la rapidité de sa pensée. Il ne pouvait faire les choses que tout seul ! Quand Roger Charbonnier arrivait, tout le schéma de l’appareil auquel il avait réfléchi était au tableau ! Il n’y avait pas une seule résistance qui n’était pas calculée !»
Les ingénieurs arrivaient et notaient tout le tableau.
«Prenez notes !» disait Roger Charbonnier.
Les ingénieurs prenaient alors tous les renseignements consignés et allaient réaliser le prototype. Il n’était pas question de discuter sur le moindre calcul qui de toute façon n’était jamais faux.
«-Pour la conception du 7100, c’était une autre manière de travailler. Une équipe, cette fois-ci, s’était mise au travail.»
Il faut préciser que Roger Charbonnier n’avait pas eu le temps de s’intéresser aux microprocesseurs qui venaient d’arriver sur le marché. Il n’avait pas non plus en tête les caractéristiques de bruit mises au point par Gérard Sauvage à l’époque.
En résumé, il avait fallu du temps et de l’argent à ADRET pour concevoir le meilleur générateur synthétiseur de fréquences à microprocesseur au monde, le 7100. Même si l’argent investi à l’époque paraissait minime au regard de ce qu’il faut investir maintenant. Mais une fois cet épisode passé, ADRET ne voulait pas réitérer l’expérience.
A l’époque Roger Charbonnier avait dit aux ingénieurs :
«Maintenant messieurs, arrêtez de vous amuser !».
Qu’est-ce qui peut expliquer cette remarque de Roger Charbonnier ? Cela se comprend très bien quand on connaissait ce génie : il lui fallait une journée, un week-end tout au plus, pour concevoir à lui tout seul un instrument parfaitement fonctionnel. Cela parait normal avec le recul qu’il ait pu considérer que les ingénieurs avaient pris quelques libertés avec le temps.
Le dernier projet d’ADRET, l’étude d’un analyseur de spectres hyperfréquences, avait lui absorbé des sommes plusieurs dizaines de fois supérieures à celles nécessaires au 7100 et avait mobilisé plusieurs dizaines d’ingénieurs. C’était un projet qui n’avait rien à voir en taille et en importance avec le projet 7100.
Aux dires des anciens, c’est ce projet qui aurait été l’une des causes de la fin d’ADRET.
De nos jours en 2008, Gérard Sauvage et son équipe – des anciens d’ADRET essentiellement– regroupé au sein d’Europtest maintenant appartenant à Aéroflex, ont conçu un appareil (un mesureur de bruit avec une nouvelle fonctionnalité) qui est le meilleur au monde. Là encore, la conception de ce produit mobilisa une équipe très réduite de quelques personnes.
- L’évolution technique dans ses grandes lignes
Le texte qui suit est la reprise d’une plaquette datant de juin 1984.
« Dès sa création, ADRET ELECTRONIQUE s’est imposé sur le plan international comme une société fortement novatrice.
C’est ainsi notamment que le premier synthétiseur programmable et à circuits intégrés (1966) et que le premier générateur synthétisé multi-fonctions à microprocesseur (1978) ont été introduits par ADRET.
1966 : Création de l’entreprise avec deux familles de projets qui mettaient en œuvre les premières logiques TTL.
- Etalon de tension programmable par découpage temporel et intégration. Etude du 102.
- Synthétiseur BF et HF à phase lock et diviseur programmable.
Etude du 301 allant de 0 à 100 KHz et du 201 de 0 à 2MHz.
1969 : Etude du premier synthétiseur HF 60 MHz, le 202.
1970 : Création d’une gamme de synthétiseurs à tiroirs, la série 6000.
1972 : Réalisation d’un analyseur de spectre synthétisé de 120 dB de dynamique, le 6303.
Mise sur le marché de pilotes d’émetteurs de télévision et de radio ondes courtes.
1975 : Réalisation du tiroir série 6315, synthétiseur 600 MHz.
1977 : Etude du générateur à haute pureté spectrale, le 7100, géré par microprocesseur (le premier au monde, lancé en 1978).
1979 : Cession de la licence du 7100 à une société américaine, AILTECH du groupe EATON.
1980 : Introduction d’une nouvelle gamme d’étalons de tension et de courant programmables à microprocesseur, le 103 et le 104.
1981 : Commercialisation d’un générateur à haute pureté spectrale et à fonctions multiples, le 7200.
1982 : Commercialisation d’un générateur HF-VHF-UHF, le 740.
1983 : Commercialisation d’un mesureur d’atténuation, le 190, et d’un nouveau pilote d’émetteur de télévision, le 721.
1984 : Commercialisation d’un générateur HF-VHF, le 730.»
- Les brevets déposés par ADRET
Le texte qui suit est la reprise d’une plaquette datant de juin 1984.
« Les appareils ADRET sont des produits performants réalisés à partir de composants du marché dont l’assemblage original fait toute la valeur.
L’invention, donc l’innovation, consiste à imaginer des principes nouveaux conduisant à des circuits plus simples, plus performants et plus fiables.
Pour protéger son savoir-faire, ADRET a déposé, en France et dans plusieurs pays industrialisés, plus de 70 brevets fondamentaux. Parmi les plus significatifs, on peut citer :
- Atténuateur programmable hyperfréquence.
- Synthétiseur de fréquence à multiplicateur fractionnaire.
- Analyseur de spectre hyperfréquence à oscillateur local synthétisé.
- Synthétiseur de fréquence à boucles multiples d’asservissements de phase, programmé de façon à éviter toute discontinuité de fréquence ou d’amplitude dans une large gamme de fréquence.
- Dispositif de synthèse de fréquence élevée à haute pureté spectrale.
- Synthétiseur de fréquence à deux boucles d’asservissement de phase imbriquées.
- Diviseur de fréquence binaire pour micro-ondes.
- Synthétiseur de fréquence à commutation rapide.
- Atténuateur à affichage linéaire et logarithmique.
- Circuit de modulation et de régulation de niveau.
- Dispositif de mesure de l’écart de deux fréquences, et d’indication du signe de l’écart.
- Générateur électronique muni d’une commande progressive de niveau.
- Oscillateur quartz à faible bruit.
- Modulateur équilibré à faible taux d’intermodulation.»
Michel Martin nous a suggéré, à juste titre, dans cette page sur l’histoire de la société ADRET, de présenter les appareils dans l’ordre chronologique. Tous les produits n'y figurent pas.
– Il y a d’abord eu l’étalon de tension continue, 102 :
– Le synthétiseur de fréquence, 301 :
Le programmateur 311 ainsi que l’afficheur 321 pouvaient accompagner cet appareil.
– L’atténuateur programmable, 401
– Le générateur synthétiseur de fréquence, 201 :
– Le générateur synthétiseur de fréquence, 201SB
– Le générateur synthétiseur à tiroirs : série 6000
Avec les tiroirs de sortie 6300C, 6315A, 6316A. Des tiroirs de fonctions annexes furent développés : 6501B, 6502A, 6504A, 6506A, 6507A.
– Le mesureur sélectif, analyseur de spectre, synthétisé et programmable, 6303B.
(sur châssis synthétiseur 6100B).
– Les pilotes émetteurs, 6205 (quartz), 6204 (télégraphie), 6203 (ondes courtes)
Le 6203
– Le pilote synthétisé programmable pour sources solides hyperfréquences, 5104
– Les sources étalons, 103A, 104A
– Le premier générateur synthétisé AM, FM et phase à microprocesseur au monde, 7100 A,B,C
– Le générateur synthétisé 7200A
– Le mesureur d’atténuation ou d’affaiblissement, 190A
– Les générateurs synthétisés, 730A, 740A, 742A.
La liste présentée ici n’est pas complètement exhaustive car d’autres appareils ont été également commercialisés.
Voyons ce que l’on trouve dans une ancienne plaquette publicitaire.
Le texte qui suit est la reprise d’une plaquette datant de juin 1984.
La technique de synthèse de fréquence dans laquelle ADRET a acquis une notoriété internationale consiste à reproduire, à partir d’une seule fréquence de très grande précision générée par un oscillateur à quartz, une multitude de fréquences discrètes qui permettent de couvrir une gamme très large avec une résolution très fine.
La synthèse de fréquence est la meilleure technique qui permette un contrôle numérique de la fréquence et donc de la programmation.
Elle constitue le cœur de six familles de produits dotés de possibilités différentes en fonction de leurs applications.
Les générateurs de signaux HF–VHF–UHF et hyper
Ces appareils génèrent des fréquences de quelques hertz à 1300 MHz et servent essentiellement à mesurer les performances des récepteurs de radiodiffusion et de radiocommunication professionnels, civils et militaires dans les bandes des ondes longues, moyennes, courtes et ultra-courtes.
Le signal de sortie peut être modulé en amplitude, en fréquence ou en phase et le niveau de sortie est ajustable avec une très grande dynamique et une très grande précision.
Les générateurs de signaux sont en fait des émetteurs étalonnés qui permettent de mesurer, entre autres :
- la sensibilité de réception, qui est l’aptitude à recevoir des signaux très faibles,
- la sélectivité de l’appareil ou son aptitude à ne recevoir que l’émetteur choisi,
- la distorsion du signal de modulation, qui est la déformation apportée par le récepteur,
- la bande passante, qui est son aptitude à recevoir toute la gamme de fréquence.
Les microprocesseurs ont permis de rendre ces appareils, dont le principe de fonctionnement est fort complexe, très simples à utiliser en manuel ou en programmation pour les mesures automatiques dans des bancs de tests.
ADRET propose une gamme de générateurs dont les performances et les caractéristiques sont adaptées à toutes ces applications.
-
Les 7100 D Et 7200 A sont des générateurs de signaux de haut de gamme caractérisés par une très grande pureté spectrale du signal et des modulations AM, FM, FM et impulsions particulièrement performantes.
Ils sont utilisés par les laboratoires d’études et de recherches, les laboratoires d’évaluation et les chaînes de tests automatiques de contrôle final en fabrication.
Le 7200 A est une version plus élaborée du 7100 D ; son logiciel, plus puissant, lui confère davantage de possibilités et des performances plus élevées telles que la précision du niveau et des modulations.
Les générateurs synthétiseurs de fréquence TBF–BF–MF
Moins spécialisés que les générateurs de signaux, ces appareils sont utilisés dans toutes les applications qui nécessitent une grande précision ou une grande résolution de fréquence ou encore la commande de fréquence par programmation numérique. Leur utilisation dans les bancs de test automatiques se généralise. C’est pourquoi d’autres paramètres ont été rendus programmables, tels que l’amplitude et la phase : 2230A – 3100B – 3310B.
Les pilotes d’émetteurs et réémetteurs de radio et de télévision
Ce sont des synthétiseurs de haute stabilité développés spécifiquement pour assurer le pilotage des émetteurs et réémetteurs de radiodiffusion, de radiocommunication, de télévision et des stations terriennes de communication par satellites : 5104 – 5130 – 721.
Ils font partie intégrante des émetteurs. Ils apportent dans cette application une très grande souplesse d’exploitation, les changements de fréquence étant quasi-instantanés, et la précision généralement plus grande que celle obtenue avec des quartz taillés pour chaque fréquence d’émission. D’autre part, comme ils couvrent toute la gamme de fréquence d’un réseau donné, ils sont interchangeables entre eux et tout incident peut être résolu très rapidement.
Enfin, et ce n’est pas le moindre de leurs qualités, ils permettent d’ajuster la fréquence d’émission de façon à éviter les brouillages et interférences. Cet aspect particulièrement important en télévision.
Les standards de tension et de courant continus
Dans ce domaine ADRET a développé un principe très original de conversion fréquence/tension qui procure aux appareils d’excellentes caractéristiques de précision, de linéarité et de fiabilité de 1mV à 110V et de 1nA à 110 mA.
Ils ont de nombreuses applications telles que :
- la calibration des voltmètres et ampèremètres,
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la simulation des capteurs de paramètres physiques tels que température, pression, etc. pour la calibration des chaînes de mesure manuelles ou automatiques,
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la génération de gammes de tension et de courant avec une très grande résolution et linéarité pour la qualification des convertisseurs analogique/numérique, tension/fréquence ou courant/fréquence,etc…103 A – 104 A.
Les standards de fréquence
Le récepteur Etalon 4101 et le multiplicateur d’écart de fréquence 4110 sont les instruments de base d’un laboratoire de calibration de fréquence économique et très performant (métrologie).
Le récepteur étalon 4101 comporte un oscillateur à quartz de très haute stabilité et un récepteur radio. Celui-ci reçoit les fréquences étalons appropriées pour le maintien, par asservissement de fréquence, de l’oscillateur à quartz à un niveau de précision de l’ordre de 2×10–10.
Le multiplicateur d’écart de fréquence 4110 comporte deux entrées, l’une pour la fréquence de référence fournie par le 4101 ou un autre standard (horloge à jet de césium ou de rubidium par ex.) et l’autre pour la fréquence à mesurer. Les circuits internes de l’appareil multiplient la différence entre le signal de référence et celui à mesurer jusqu’à 10 000 fois, permettant ainsi de mesurer en une seconde, des précisions relatives jusqu’à 1×10–11 et en 10 secondes jusqu’à 1×10–12.
Le mesureur d’affaiblissement
L’augmentation des performances et le resserrement des spécifications des récepteurs de radiocommunication rendent de plus en plus impérieux l’étalonnage des principaux paramètres des générateurs utilisés pour les qualifier, depuis leur conception jusqu’à leur maintenance.
S’il est relativement facile de calibrer la fréquence, les modulations, la distorsion, le bruit, etc…la mesure des grandes atténuations est délicate et nécessite un matériel sophistiqué.
En effet, les voltmètres et wattmètres utilisés par la plupart de laboratoires et services de maintenance permettent de mesurer l’atténuation du signal de sortie des générateurs jusqu’à – 60 dBm environ alors que les récepteurs de radiocommunication ont des sensibilités égales ou supérieures à – 120 ou – 130 dBm.
Le 190 a été développé spécialement pour cette application. Il permet de calibrer l’atténuation ou l’affaiblissement des signaux jusqu’à – 130 dBm avec une précision de 1dB.
- Les anciens d’ADRET
- M. Jean Royer, PDG
Jean Royer fut diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité. Il a été le cofondateur de l’ETHIC et président du Groupe création d’entreprise et innovation. Il a été l’auteur de plusieurs brevets d’invention en collaboration avec Roger Charbonnier.
M. Roger Charbonnier, vice PDG
Roger Charbonnier fut diplômé de l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie. Vice-Président directeur général, il était aussi conseiller Scientifique et technique. Il est l’auteur de plus de 100 brevets d’invention.
Il a donné des cours à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) dans le cadre du diplôme d’études approfondies d’Electronique (D.E.A. d’électronique – ce diplôme constituait le premier diplôme du troisième cycle universitaire à l’époque et était nécessaire à la poursuite des études doctorales, c’était en quelque sorte le passeport d’entrée pour s’inscrire en Doctorat).
Le cours de Roger Charbonnier s’intitulait « Mesure – Comparaison et génération numérique des fréquences». Un des élèves de Roger Charbonnier fut Jean Auvray qui devint professeur d’Université par la suite.
M. Jean Leroy
Jean Leroy fut directeur commercial et marketing.
…
M. Michel Martin
Ingénieur technico-commercial, Michel Martin avait la responsabilité du secteur industriel. On lui doit en partie le succès des ventes des appareils ADRET. Sa notoriété était telle qu’on l’appelait souvent «Monsieur ADRET…» .
Michel Martin est membre actif de Radiofil..
Il s’occupe de la restauration de vieux postes de radio à lampes et on trouve chez lui une collection très impressionnante de ces postes. Certains datent de 1930.
M. Joël Rémy
Il fut directeur des études et recherches. Il est l’auteur de plus de 30 brevets. Avant d’intégrer ADRET électronique en ?, il travaillait à la Compagnie des compteurs, basée à Montrouge (92), société qui fut rachetée par Schlumberger en 1970. Cette société était spécialisée dans la fabrication des compteurs et relais électriques, des appareils de mesures électriques, des compteurs de gaz, des compteurs d’eau et de liquides divers (alcool, lait, bière, etc.), des volucompteurs pour pompes à essence, du matériel de régulation, des transformateurs de mesure. Au moment du rachat, La Compagnie des Compteurs devient Compteurs Schlumberger, avec M. Jean Riboud comme Président Directeur Général.
Joël Rémy quitte ADRET en 1989.
Il fonde ERFATEC en juin 1989, société spécialisée dans la fabrication d’équipements d'émission et de transmission hertzienne basée à Elancourt (78). Cette société compte moins d’une dizaine de personnes.
Joël Rémy dépose de nouveaux brevets au nom d’ERFATEC.
Erfatec est revendue à une société américaine en janvier 2001.
M. Gérard Sauvage
Il fut chef de projet puis directeur technique chez ADRET. Il est l’auteur de plusieurs brevets. Sans sa contribution, le 7100 n’aurait pas pu voir le jour.
Il fut chez ADRET de 1971 à 1991.
Gérard Sauvage est docteur de troisième cycle en électronique. Il a été un pionnier dans le domaine de la mesure du bruit. Sa thèse, soutenue en 1974, porte sur la théorie de la mesure du bruit de phase des oscillateurs. Ce sont ses travaux de recherche qui ont permis à la société ADRET d’être longtemps leader mondial avec toute une gamme de générateurs de fréquences à très faible bruit de phase.
Gérard Sauvage quitte ADRET en 1990.
Il fonde en 1992 en collaboration avec M. Jourdran et Denis Bellière, une nouvelle société d’instrumentation électronique : Europtest. Le principal domaine d’activités d’Europtest est la mesure du bruit. Cette société a fourni des équipements, bancs de mesures, sources de références. Elle connue un succès assez spectaculaire.
Cette société dut rachetée par Aeroflex en ?
Né en 1945, licencié ès sciences physiques, il est docteur ès Sciences Physiques. Sa thèse de Doctorat d’Etat fut soutenue en 1972. Cette thèse a pour intitulée « Bruits dans les oscillateurs. Application à la métrologie des fréquences et à la spectroscopie hertzienne ». Il fut responsable de la recherche fondamentale chez ADRET électronique de ? à ? .
Jacques Rutman a collaboré à la revue IEEE Transaction on Instrumentation and Measurement , en particulier avec le professeur Jean Uebersfeld.
M. Max Jourdran
Il fut ingénieur de 1973 à 1986. Il fonde Europtest avec Gérard Sauvage.
M. Michel Gérard
Michel Gérard fut responsable assurance qualité chez ADRET de ? à ?. Il s’occupait du laboratoire de métrologie qui était habilité par le Bureau National de Métrologie (BNM).
Après le rachat d’ADRET, il part chez Giga Instruments où il occupe la fonction de responsable qualité métrologie.
suite…
- Documentations (téléchargeables)
- une plaquette ADRET de 1986
- la lettre n°1 avril 1985
- la lettre n°2 octobre 1985
- catalogues…
- …
- Qu’est devenue la société ADRET ? Pourquoi a-t-elle été rachetée ?
…
ADRET électronique a bénéficié d’une période très favorable pendant toutes les années de l’essor des télécommunications (25 ans ? 1966- ? ).
En 1978( ?), les deux fondateurs, qui partaient à la retraite, cédèrent ADRET à Schlumberger.
Ce sont pour des raisons essentiellement politiques qu’ADRET ne fut pas repris par ses employés.
En ce qui concerne Schlumberger, c’était l’époque où cette société, spécialisée dans le pétrole, voulait se diversifier.
En effet, Flopétrol, la branche de Schlumberger tournée vers la recherche et l’exploitation du pétrole s’installe sur le site de Montrouge. Le PDG de l’époque, M. Jean Riboud, ami intime de la famille Schlumberger, décide de diversifier les activités de l’entreprise et rachète alors des sociétés spécialisées dans l’instrumentation.
C’est le cas en 1970 avec la Compagnie des compteurs qui devint Compteurs Schlumberger, rebaptisée en 1977, Schlumberger Industrie qui regroupe plusieurs activités industrielles.
En 1978, lors de son rachat, ADRET devient alors ADRET Schlumberger.
La gestion d’ADRET, qui comptait au mieux 170 personnes, par un gros trust pétrolier, posa de singuliers problèmes. ( ?)
A la mort de Jean Riboud en 1985, le nouveau PDG de Schlumberger, Michel Vaillaud, de formation financière, décide de revendre les sociétés achetées par son prédécesseur.
C’est en 1980, qu’ADRET Schlumberger fut de nouveau revendue, cette fois à la société Marconi. ADRET Schlumberger devint alors ADRET Marconi. Et c’est Marconi qui fit disparaître ADRET définitivement (1995 -1996 ?), en ayant pris soin de «piquer» tout le savoir faire d’ADRET.
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